Contribution à l’étude de Tabernanthe Iboga H. Bn

Description :

L’emploi de substances psychoactives, à des fins thérapeutique, initiatique ou magico-religieuse, est une constante dans l’histoire de l’humanité. En Afrique équatoriale, une plante dénommée Tabernanthe iboga (H. Bn) et un culte sont étroitement associés. L’écorce de la racine est tout particulièrement employée dans l’initiation au Bwiti qui constitue le principal rite traditionnel des peuples gabonais. Elle y révèle ses vertus visionnaires et divinatoires. Afin de mieux comprendre le sens de ces pratiques, nous nous intéresserons tout d’abord à la conception de l’homme dans l’univers bantu et aux théories subjectives sur la santé et la maladie, ainsi qu’aux médecines mises en œuvre.

Ensuite, à travers plus d’un siècle de recherches biomédicales, nous aborderons l’évaluation scientifique des principes actifs chimiques de Tabernanthe iboga. Nous évoquerons notamment les propriétés intéressantes de son alcaloïde principal, l’ibogaïne, dans le traitement de certaines addictions (opiacés, cocaïne, nicotine, éthanol).

Enfin, à la lumière des écueils conceptuels et méthodologiques rencontrés par la médecine occidentale, nous tenterons d’appréhender ce qui détermine l’efficacité rituelle associée à une plante psychoactive telle que l’iboga. Nous montrerons qu’il faut en passer par une approche pluridisciplinaire et par un déplacement du regard des substances bioactives vers les dispositifs rituels qui sont les véritables cadres de contrôle de l’expérience.