L’herbier du Roy

  • 2008 - 139 pages
  • Auteurs : Alain Renaux
  • Edition : Paris, Editions de la Réunion des musées nationaux
  • Langues : Français

Description :

Magnifiques reproductions de gravures sur cuivre aquarellées et textes truffées d’histoires savoureuses sur les plantes représentées. Il s’agit, en fait, de la continuité d’un travail commencé il y a 342 ans, sous le siècle de LOUIS XIV.

En 1666, le roi LOUIS XIV, passionné de sciences naturelles, fonda, sous l’impulsion de son ministre COLBERT, l’Académie Royale des Sciences. Une des missions de la toute jeune académie fut de faire une « Histoire des Plantes », sorte d’inventaire général des connaissances sur le sujet. Depuis les fabuleux voyages de Christophe COLOMB, de nombreuses espèces végétales furent ramenées des pays nouvellement découverts. C’était l’époque des longues et périlleuses épopées des botanistes voyageurs, l’époque des grandes découvertes d’espèces, telles que la tomate, la pomme de terre, la canne à sucre, le café, le thé, le tabac, le quinquina avec sa quinine si précieuse pour lutter contre le paludisme, etc.

Denis DODART, botaniste et médecin du Roy, fut chargé par Claude PERRAULT, grand anatomiste et architecte, de mener à bien cette entreprise. Il s’entoura d’une équipe de prestigieux savants, tant en botanique qu’en médecine, pharmacie et chimie, ainsi que d’une équipe de jardiniers sous la direction de Nicolas Marchant, directeur des cultures des plantes du Jardin du Roy. Il fit réaliser, par les meilleurs graveurs de l’époque, Abraham BOSSE, Nicolas ROBERT et Louis de CHASTILLON, 319 gravures sur cuivre à l’eau forte, des plantes les plus représentatives.

De ce vaste projet ne sortit, en 1676, qu’un seul livre sur une quarantaine de plantes intitulé : « Mémoires pour servir à « L’Histoire des Plantes », par M.DODART, de l’Académie Royale des Sciences, Docteur en médecine de la Faculté de Paris. On ne sait pas avec certitude ce qui s’est passé, mais toujours est-il qu’en 1694, le projet fut définitivement abandonné. Les gravures furent heureusement récupérées et sauvegardées, une partie appartient à la Chalcographie du Louvre, l’autre au Muséum National d’Histoire Naturelle.

La Réunion des Musées Nationaux, soucieuse de mettre en valeur ces planches, demanda à Alain RENAUX, ethnobotaniste, de rédiger les textes accompagnant une soixantaine de ces plantes. Il lui fallut d’abord déterminer les espèces, ce qui n’est pas toujours aisé pour certaines quand on ne dispose pas d’échantillons d’herbier, et réactualiser les noms latins. Ses recherches lui permirent de retrouver des renseignements précieux sur les propriétés de ces plantes, ainsi que des usages anciens, parfois inattendus.

Alliant connaissance scientifique et humour, l’auteur nous raconte des anecdotes curieuses, amusantes, croustillantes, poétiques, fabuleuses, mais aussi consternantes, le tout saupoudré d’étymologie.

Ainsi, quand il est question du coton, comment ne pas parler de l’esclavage.

Pour la mandragore, comment passer sous silence la chasse aux sorcières qui aboutit à la mort de milliers d’innocentes femmes des campagnes torturées et brûlées vives. Comment ne pas parler de l’infâme marque jaune apposée pendant cinq siècles aux juifs quand il s’agit de décrire une plante tinctoriale qui servait à teindre les tissus en jaune … Autant d’histoires qui associent les plantes aux petits et grands faits de société.