Article : « Petite histoire de la médecine chinoise traditionnelle » – n°54, décembre 2015

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Description

Par Catherine Despeux.

L’ampleur de la période (quatre mille ans) et l’étendue territoriale de la Chine mettent l’histoire de la médecine traditionnelle chinoise sous le signe d’une diversité à peine soupçonnée en Occident. On observe tout d’abord une complexité croissante des systèmes de cosmologie et de corrélations sur lesquels la médecine chinoise est fondée, puis des échanges techniques et théoriques avec d’autres médecines d’Asie, principalement la médecine ayurvédique mais aussi la médecine arabe et d’autres moins connues comme la médecine mongole, et enfin une confrontation avec l’Occident et la science.

Plusieurs facteurs contribuent à forger le paysage médical en Chine. C’est avant tout la politique impériale et ses décisions multiples, les échanges avec d’autres médecines, les progrès techniques comme la fonte du fer ou l’invention de l’imprimerie, la création d’une classe d’élite de médecins lettrés, la remise en question timide de théories du passé et l’émulation d’esprits aiguisés qui essaient de théoriser les nouvelles observations qu’ils notent avec finesse.

La médecine traditionnelle chinoise a ainsi développé un vaste arsenal de méthodes thérapeutiques diverses qui, pour certaines, sont proches de celles que nous connaissons, pour d’autres présentent une originalité certaine. Sa confrontation avec la biomédecine, médecine adoptée officiellement par le gouvernement chinois au début du XXème siècle, aurait pu lui être fatale. Mais des articulations entre les deux systèmes de médecine ont été mises en place, ce qui a certes eu pour conséquences des modifications importantes de la pratique contemporaine de la médecine chinoise traditionnelle, mais lui a permis de perdurer.

Mots clés : Cosmologie, chamanisme, innovation, nosologie, diagnostic, pharmacopée, acupuncture