Guérir pour de mauvaises raisons ? La clinique par des chemins de traverse – n°57, 2017

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Description

Renaud Evrard

Les psychologues cliniciens ont fait l’expérience douloureuse d’avoir à désapprendre ce qu’ils croyaient être aux fondements de l’efficacité de leurs psychothérapies. En effet, leurs modèles théoriques ne semblent rendre compte que de 15 % de leur effet thérapeutique. Ce sont des facteurs non-spécifiques associés à la relation entre le thérapeute et son patient, ainsi que des facteurs propres au patient et au thérapeute, qui sont désormais tenus pour les principaux responsables des « guérisons » observés.

Dès la fin du XIXème siècle, les hypnotiseurs de l’École de Nancy expliquaient tous les succès thérapeutiques par les vertus de la suggestion, une sorte d’influence polymorphe. Tout le monde était concerné par ce phénomène, des grands médecins avec leurs traitements savants aux « charlatans » des campagnes avec leurs remèdes miracles. Mais peut-on aujourd’hui se permettre de guérir pour de mauvaises raisons, pour reprendre l’expression de Tobie Nathan et Isabelle Stengers ?

Cette crise pratique et identitaire dans le champ clinique résonne avec des demandes d’alternatives alimentées par diverses motivations. Certaines personnes pensent ainsi vivre des expériences que la science n’explique pas (ou explique mal !) et recherchent d’autres éclairages. Guérisseurs, désenvoûteurs, exorcistes… et psychothérapeutes : même combat ?