Usages phytothérapeutiques de la médecine traditionnelle Kampo 漢方医学 au Japon – n°62, 2019

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Description

Manon Traversaz

Les médecines traditionnelles font l’objet en Occident d’une attention particulière par l’intérêt nouveau que montrent les patients et les professionnels de santé pour les médecines alternatives naturelles. L’exemple japonais, avec sa médecine ancestrale nommée Kampo 漢方医学, interpelle quant à la possible intégration d’une médecine traditionnelle à un système de soins moderne. La médecine Kampo se définit par une approche holistique et personnalisée, par des méthodes diagnostiques traditionnelles et par l’usage d’une grande variété de drogues, pour la plupart d’origine végétale. Cet emploi quasi exclusif de ces drogues végétales justifie une étude des usages phytothérapeutiques traditionnels japonais.

Les thérapeutiques Kampo se caractérisent par un usage combiné de ces drogues et les remèdes qui en résultent sont nommés « formules ». Au Japon, il en existe plusieurs centaines et environ 150 d’entre elles sont couramment prescrites par les médecins et prises en charge par l’assurance maladie japonaise. L’étude des usages phytothérapeutiques Kampo révèle la place importante de plusieurs drogues au sein des formules comme la racine de Glycyrrhiza uralensis Fisher, le rhizome de Zingiber officinale Roscoe, les sclérotes de Wolfiporia cocos Ryvarden et Gilbertson, la racine de Paeonia lactiflora Pallas, l’écorce de Cinnamomum cassia Blume et la racine de Panax ginseng C. A. Meyer. Face à cette grande diversité de drogues végétales, les praticiens japonais, conscients des risques d’interactions médicamenteuses, ont fait de la phytovigilance une de leurs préoccupations.

Cette étude souligne la difficile intégration de la médecine Kampo dans un système de soins occidental, bien que les enseignements qui peuvent en être tirés soient enrichissants pour la pratique de la phytothérapie.