Utilisation des plantes du Sud-Bénin dans le traitement de la fièvre typhoïde : rôle des herboristes – n°60, 2018

3,00€ TTC

Description

Dougnon V., Legba B., Yadouléton A. et al.

 

Les fièvres typhoïdes et paratyphoïdes sont des maladies infectieuses causées par des entérobactéries du genre Salmonella. La contamination résulte le plus souvent de l’ingestion d’eau ou d’aliments contaminés. En l’absence de traitement, l’infection peut s’avérer mortelle. Les herboristes de marché constituent l’un des principaux recours en soins de santé primaires pour les populations des pays en voie de développement. Ils contribuent à la conservation des plantes et du savoir endogène.

La présente étude vise à établir les potentialités de la flore béninoise pour le traitement de la fièvre typhoïde. Elle a été réalisée grâce à une étude ethnopharmacologique auprès de 90 herboristes localisés dans 30 marchés du Sud-Bénin. La méthode utilisée est l’Achat en Triplet de Recettes Médicinales (ATRM) qui consiste à rendre visite au même herboriste, trois fois de suite, suivant un intervalle hebdomadaire. Ces visites permettent d’acheter des plantes indiquées dans le traitement de la fièvre typhoïde. A chaque visite, il est précisé à l’herboriste que son traitement est efficace mais très difficile pour le patient. La technique permet alors de vérifier la concordance dans les recettes proposées par ces herboristes au fil des trois visites et à identifier les plantes qui reviennent le plus dans ces recettes. Au cours de cette étude, 57 espèces de plantes vendues par les herboristes ont été recensées et parmi elles, les plus vendues sont : Senna siamea (8,3%), Phyllantus amarus (4,2%), Uvaria chamae (3,6%), Vachellia sieberiana (3%), Heterotis rotundifolia (3%), Crateva adansonii (2,8%), Citrus aurantiifolia (2,8%), Acanthospermum hispidum (2,6%), Corchorus olitorius (2,6%). Ces résultats constituent la base d’études ultérieures visant à évaluer expérimentalement les potentialités de ces plantes. Sous réserve d’explorations biologiques de leurs activités, les extraits de ces plantes pourraient constituer une source de Médicaments Traditionnels Améliorés (MTA) pour le traitement de la fièvre typhoïde.