Les jardins

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Au départ…

C’est Charlemagne en l’an 812 qui imposa, par le Capitulaire de Villis (règlement à l’adresse de tous les gouverneurs de son empire), un jardin des simples dans tous les monastères de son empire et dressa une liste de près d’une centaine d’espèces dont la culture était rendue obligatoire à des fins médicinales, alimentaires, textiles et tinctoriales : 94 plantes précisément se répartissant en 73 herbes, 16 arbres fruitiers et 5 plantes textiles et tinctoriales.

La médecine au Moyen-Age était basée sur les vertus thérapeutiques des plantes, alors appelées les « simples » (car une seule peut soigner), et servaient également à la fabrication de remèdes composés.

Les moines se sont donc conformés à ces règles : une sorte de modèle en découla avec une division en carrés (où l’on voit apparaître le symbole chrétien de la croix) dont les bordures de bois ou de buis (symbole d’immortalité car il reste toujours vert) permettaient de délimiter l’espace et maintenir la terre.

Ce plan en carrés permettait de regrouper les végétaux selon leurs propriétés médicinales : diurétiques, digestives, analgésiques, sédatives… comme nous pouvons le constater ici même au Cloître des Récollets. On notera également la présence d’un puits ou d’une fontaine, indispensable à la vie des plantes, souvent placé au centre du jardin.

Des bancs y sont toujours judicieusement placés, certains offrant l’ombre convoitée, propices au repos et à la méditation.

 

 

Dans le jardin des plantes médicinales

du Cloître des Récollets à Metz, recréé en 1989 par Jacques Fleurentin et Jean-Marie Pelt, on trouve 89 espèces qui peuvent être utilisées en toute sécurité pour soigner les maux du quotidien, sans risque d’intoxication si l’on respecte les indications du pharmacien car elles sont toutes inscrites à la Pharmacopée française ou européenne.

Les plantes médicinales ont toutes plusieurs actions dont une principale et sont utilisées en mélange par les médecines traditionnelles car il y a synergie potentialisant les effets ou annulant un effet indésirable. Ici, elles sont présentées selon leur indication principale.

 

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Vous avez dit maléfiques ?

La spécificité du Cloître des Récollets de Metz est la présence d’un second jardin : celui des plantes toxiques. On les trouve partout dans la nature et sont utilisées depuis la nuit des temps pour la chasse, la pêche ou la guerre. Au Moyen-Age, les « sorcières » les employaient pour fabriquer leurs potions.

Mais si elles peuvent nous rendre malades ou même nous tuer, elles peuvent aussi nous soigner : tout est question de dose ! En effet, ces plantes sont aussi salvatrices car, à très faibles doses, elles sont de puissants médicaments utilisés encore aujourd’hui pour soigner le coeur (la digitale), certains cancers (l’if, la pervenche de Madagascar,…), la douleur (le pavot somnifère, l’aconit,…) ou lutter contre les parasites (le chrysanthème insecticide,…).

Alors attention, ici, on regarde mais on ne touche pas !