Information d’ordre général sur le Coronavirus

par Bernard Weniger
(mise à jour : 04/04/2020)

1) La Covid-19 : qu’est-ce qu’on en connaît ?

Fin 2019, une pneumonie, dont la cause n’a pas été identifiée à l’époque, est apparue à Wuhan, province de Hubei en Chine, et s’est rapidement étendue à l’ensemble de la province. Des recherches pourront établir que cette pathologie était causée par un nouveau coronavirus, qui sera nommé SARS-CoV-2, responsable d’une pathologie à laquelle l’OMS donnera le nom de COVID-19. En raison d’une forte contagiosité, d’un manque de traitements spécifiques et de l’existence de cas graves susceptibles d’entraîner le décès de nombreux patients, cette affection s’est ensuite étendue, malgré des mesures de confinement tardives en Chine, à la majorité des régions du globe, provoquant des dizaines de milliers de décès en Asie, en Europe et en Amérique du Nord.

Il faut rappeler qu’un virus du genre Coronavirus, appelé SARS-COV, était apparu en Chine en 2002. Ce variant avait été à l’origine d’un Syndrome Respiratoire Aigu Sévère (SRAS) chez l’homme, qui avait entrainé une mortalité importante. Le SARS-CoV-2 est apparenté au coronavirus responsable du SRAS, le SARS-CoV. Son ancêtre est probablement un virus de chauve-souris, qui pourrait avoir muté chez le pangolin, un mammifère en danger qui fait l’objet d’une consommation illégale en Chine. On sait aujourd’hui que les 27 premiers cas de contaminés de Wuhan en décembre 2019 ont fréquenté le marché en gros de Wuhan, où se vendait une grande diversité de faune sauvage avant sa fermeture. Il est très probable que la destruction des habitats naturels et certains comportements humains, comme la consommation d’espèces animales sauvages, facilitent le franchissement de la barrière interespèces.

  • A quoi ressemble le virus ? 

Les particules virales des coronavirus présentent des protubérances de surface leur donnant un aspect « en couronne » (corona, en latin), ce qui a servi à la dénomination de ces virus. Des protéines particulières (protéines spike – ou spicule en français -) forment les protubérances de la couronne. Elles sont essentielles pour lier le virus à un ou plusieurs récepteurs en surface d’une cellule. Dans le cas du SARS-CoV-2, ces protéines ont une forte affinité pour les récepteurs de l’enzyme de conversion de l’angiotensine 2 (ACE2) des cellules humaines. Cette enzyme est présente à la face externe des membranes des cellules du poumon, du cœur, du rein et de l’appareil digestif, où elle joue un rôle important dans le système qui régule l’homéostasie hydrosodée et la pression artérielle.

La Covid-19 est contagieuse via des gouttelettes respiratoires, notamment lorsque les gens toussent ou éternuent, ou via un contact manuel avec une surface contaminée suivi d’un toucher de la main sur le visage. La période d’incubation se situe généralement entre deux et quatorze jours, avec une moyenne de cinq jours. Une étude française publiée le 27 mars décrit trois types de malades [Lescure et coll., Clinical and virological data of the first cases of COVID-19 in Europe: a case series, The Lancet Infectious Diseases]

  • des patients présentant peu de signes cliniques mais avec une charge virale nasale élevée et qui sont très contagieux ;
  • des patients ayant des symptômes légers au départ mais subissant une aggravation vers le dixième jour avec apparition d’un syndrome respiratoire aigu sévère malgré une charge virale qui diminue ;
  • des patients avec une aggravation rapide vers un syndrome respiratoire aigu avec persistance d’une charge virale élevée dans le nez et dans la gorge, suivie d’une défaillance multi-viscérale conduisant au décès. Ce troisième type de malade concerne surtout les personnes âgées.

 

2) Quelles sont les mesures à respecter pour faire barrage ?

En termes de prévention, le lavage très fréquent des mains, la limitation des contacts inter-humains (distanciation sociale, mesures-barrières, confinement), ainsi que le port d’un masque permettent de limiter le taux de reproduction du virus et donc de faciliter la gestion de la crise par les services de santé.

 

3) Quels sont les traitements disponibles à ce jour ?

En l’absence d’un traitement spécifique, il peut être utile pour les personnes malades d’utiliser des médicaments visant à soulager les symptômes, notamment des médicaments contre la fièvre. Dans les formes sévères, des antibiotiques sont administrés lorsqu’une co-infection bactérienne est présente. Le gouvernement a publié le 26 mars un décret autorisant, à l’hôpital uniquement, la prescription d’hydroxychloroquine, un antipaludique, pour les patients souffrant de formes graves de Covid-19. La délivrance d’un traitement associant lopinavir et ritonavir est également autorisée.

Les autorités sanitaires déconseillent de débuter un traitement à base d’anti-inflammatoires (ibuprofène, cortisone…) ou d’aspirine qui pourrait aggraver l’état de santé des personnes atteintes du coronavirus. Le paracétamol doit être préféré, à des posologies quotidiennes ne devant pas dépasser 3 grammes par 24 heures pour l’adulte. Dans un communiqué en date du 3 avril, l’Académie nationale de médecine recommande par contre de ne pas interrompre les traitements au long cours prescrits pour une maladie de l’appareil cardio-vasculaire ou pour un rhumatisme inflammatoire. En particulier, la consultation du médecin traitant ou du spécialiste s’impose avant d’envisager toute modification, lorsqu’un patient est traité de façon habituelle par l’un ces médicaments :

  • l’aspirine, à la dose utilisée en pathologie cardiovasculaire, ne doit pas être interrompue au risque de survenue d’une complication cardiovasculaire aiguë (notamment récidive d’infarctus du myocarde ou d’infarctus cérébral) ;
  • les inhibiteurs de l’enzyme de conversion et les sartans doivent être maintenus chez les patients équilibrés par ces médicaments, les données actuelles de la science ne justifiant pas de privilégier les uns ou les autres en cas d’hypertension ;
  • les AINS ne doivent pas être arrêtés chez les patients atteints de rhumatisme inflammatoire chronique, sauf en cas de survenue d’un syndrome infectieux après avis du médecin traitant. De même, tout arrêt brutal d’un médicament à base de cortisone pris au long cours peut avoir des conséquences particulièrement délétères.

 

4) Les compléments alimentaires

Les personnes consommant des compléments alimentaires dans le contexte de pathologies inflammatoires chroniques sont invitées à prendre l’avis d’un professionnel de santé pour savoir s’il convient de suspendre ou continuer la prise de ces produits. Pour celles consommant des compléments alimentaires dans un but préventif, il convient d’arrêter cette consommation en cas d’apparition de symptômes évocateurs de la Covid-19, car la prise de produits de santé contenant des plantes à propriétés anti-inflammatoires ou immunomodulatrices peut entraver les défenses naturelles de l’organisme. Dans le contexte d’une infection virale, les effets de ces plantes sur la production de facteurs associés à l’inflammation ne sont pas connus. Or, ces facteurs sont fortement impliqués lors de l’aggravation des symptômes, en particulier au cours de l’« orage cytokinique », observé dans les formes sévères de Covid-19. Dans tous les cas, il convient de respecter les précautions d’emploi des plantes contenues dans ces compléments alimentaires et d’éviter de cumuler les sources d’exposition en raison du risque d’apports cumulés susceptible de conduire à des effets indésirables, notamment au regard du risque infectieux.

 

5) Quelles huiles essentielles peut-on prendre en prévention ?

On peut toutefois envisager d’utiliser, en prévention, des produits de santé connus pour leurs activités antivirales, même si aucune information n’est aujourd’hui disponible sur l’efficacité de ces produits contre le SARS-CoV-2.
On peut citer les huiles essentielles de laurier noble, tea tree, eucalyptus globulus ou eucalyptus radié, ravintsara, marjolaine à thujanol, niaouli.